Bible du médecin acupuncteur

On dit que dans la Haute Antiquité, il y eut des Immortels qui maîtrisèrent la nature en maniant le Yin-Yang. Par la respiration, ils affinaient leur souffle, se libéraient par la concentration d’esprit en stabilisant leur chair.

Ils pouvaient alors vivre comme l’Univers, sans connaître le déclin, car ils vivaient le Tao.

Dans la Moyenne Antiquité, il y eut des Parfaits, qui accomplissaient le Tao par leur seule vertu. Ils se mettaient en harmonie avec le Yin et le Yang, et s’accommodaient aux saisons. Vivant hors du siècle, ils réservaient leur essence au maintient de leur intégrité, de leur esprit. Leur vue et leur ouie atteignaient partout, même au-delà des huit frontières. Ainsi accroissaient-ils leur longévité, et dans les meilleures conditions, à l’égal des Immortels.

Il y eut ensuite les Sages qui s’harmonisaient avec l’Univers en suivant les règles des « 8 vents ». Ils limitaient leurs désirs à leur condition dans le siècle, bannissaient de leur cœur l’aversion et la haine. Il vivaient dans le siècle et s’habillaient élégamment, mais leur comportement les en écartait. Ils évitaient toute agitation physique et intellectuelle, considéraient la sérénité comme un moyen, et la satisfaction intérieure comme une fin. N’abusant point de leur corps, ne dilapidant point leur esprit, ils pouvaient atteindre cent ans.

Il y eut ensuite les Sages du second ordre qui, éveillés aux lois de la nature, à l’image de la lune et du soleil, purent reconnaître le zodiaque, le sens des flux de Yin et de Yang, et distinguer les saisons. Par les mêmes voies que dans la haute antiquité, ils s’efforçaient d’accroître leur longévité, mais seulement dans une certaine limite…

Premier chapitre du « So-Ouenn (Su-Wen) », véritable bible du médecin acupuncteur.